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vendredi 4 février 2011

Le chakra trois


Le chakra 3 est situé sous la pointe du sternum, là où se trouve le plexus solaire. Sa couleur est le jaune. Ce chakra est raccordé au pancréas et alimente tout le système digestif. Il régit le plan émotionnel. La région abdominale subit toujours la première onde de choc lorsque nous sommes confrontés à des émotions fortes et perturbantes. En font foi les maux de ventre fréquents chez le poupon et les spasmes chez l'adulte anxieux face à une rencontre ou une sortie inhabituelle. Il se peut même que ces maux se transforment en diarrhée ou constipation sévère.

Il arrive qu’une pathologie grave se développe lorsque la charge émotionnelle devient trop forte. Le pire cas que j’ai pu constater dans ma pratique est la maladie de Crohn. Cette maladie est très douloureuse. Elle enflamme les intestins et provoque des brûlures intenses. Cette maladie nécessite souvent plusieurs opérations qui consistent à enlever les bouts d’intestins trop ulcérés. J’ai pu comparer mes propres conclusions sur une des causes de cette pathologie lorsqu'une patiente m'a rapporté une confidence de son chirurgien spécialiste, lui-même souffrant de cette maladie. Il lui avait dit, études à l'appui, que toutes les personnes souffrant de la maladie de Crohn possédaient un profil psychologique semblable sous plusieurs points, à savoir une grande émotivité, pas toujours apparente mais bien concrète, jumelée à l’incapacité d’extérioriser ses émotions souvent de peur de déplaire aux autres et, surtout, de faire de la peine aux gens qu’elles aiment. Cette grande émotivité indique une charge émotionnelle trop importante qui soumet tout le système digestif à une trop grande quantité d’énergie. Cela finit, à la longue, par brûler le système.

Chez nous, les Nord-Américains, le stress quotidien et la stimulation continuelle par des agents extérieurs, jumelés à la vitesse à laquelle nous vivons, provoquent une suractivité du chakra 3. Ces agents externes sont la télé, la radio, les nombreuses personnes que nous devons côtoyer chaque jour et auxquelles nous devons nous ajuster constamment, ce que nous lisons et ce que nous voyons. Ils nous provoquent sur le plan émotionnel. En somme, on nous soumet à une trop grande activité émotionnelle.

Quatre-vingts pour cent des émotions que nous vivons ne nous appartiennent pas et même ne nous concernent pas. On imagine alors facilement pourquoi il est si difficile de se connaître et de se comprendre soi-même. Lorsque l’on harmonise le chakra 3 et que l’on stabilise sa vitesse, nous pouvons filtrer les émotions qui ne nous appartiennent pas et nous consacrer aux émotions qui nous appartiennent.

Il est important de comprendre ce processus. Parfois nous réagissons correctement et parfois on se fait avoir complètement. Par exemple, je me souviens d’un jour où je marchais sur le trottoir près de chez moi et où une dame assez âgée marchait dans ma direction. Un peu plus loin, il y avait un jeune garçon, de 5 ou 6 ans, qui apprenait les rudiments de la conduite à bicyclette. Lorsqu’il arriva au côté de la dame et voulut lui aussi demeurer sur le trottoir, il réalisa, sans le vouloir, sa première cascade à vélo. Étant trop près du bord, sa roue avant se retrouva dans la rue, ce qui provoqua une embardée et sa chute juste sous mes yeux.

Tout de suite, je me porte au secours du garçon. Il est un peu en état de choc et s'est fait une égratignure au genou. Je l’aide à sortir de sa délicate position et le console du mieux que je peux. Il a quelques petites larmes et en semble un peu gêné. Je l’aide à remettre sa bicyclette sur ses roues et, sachant que sa mère est à la maison tout près, je le renvoie doucement chez lui pour faire panser son genou un peu amoché.

L'incident clos, j'aperçois la dame tout près de moi. Elle n’est pas intervenue du tout, mais je constate qu’elle est toute blême et au bord des larmes. Je l’aide alors à s’asseoir un peu avant qu'elle ne perde connaissance. Après quelques minutes, la dame semble remise de ses émotions. Elle se relève et nous discutons ensemble.

Ce qu’il faut retenir, c’est la réaction de la dame car c’est là la réaction typique d’une personne qui vit une émotion qui ne lui appartient pas. À l’opposé, il se produit parfois un drame tout près de nous et nous restons de glace. Nous portons secours et nous pouvons même sauver des vies. La dame en question n’aurait certainement pas pu aider le petit garçon même si sa vie avait été en danger. Les gens qui accomplissent des actes héroïques, des sauvetages par exemple, sont des gens qui, au moment où se produit l’accident, savent différencier leurs émotions de celles des autres. Les gens qui n’y arrivent pas sont au contraire paralysés et incapables d’intervenir convenablement.

Voici maintenant le cas d’une dame inscrite aux ateliers Éveil des chakras qui, après quatre ou cinq semaines, se présente environ trente minutes avant le début de l'atelier pour discuter avec moi en privé.

Cette dame m’avoue s'interroger sur la pertinence de poursuivre sa démarche avec moi. Je lui demande alors les raisons de sa remise en question. Elle me réplique sans détour : "Cou'donc, avec ces cours-là, est-ce qu’on devient sans cœur ?" Je me rappelle n’avoir pu retenir un éclat de rire. Reprenant tout de suite mon sérieux, je demande à la dame de m’expliquer ce qui s’était passé pour qu’elle se sente "devenir sans cœur". Cette dame, dans la cinquantaine avancée, était issue d’une famille de douze enfants. Sa famille était déchirée en deux par une querelle qui ne la concernait tout simplement pas. Chaque fin de semaine, à tour de rôle, un des deux clans venait la visiter et cela devenait insoutenable pour elle, car chacun des partis voulait l’obliger à pencher de son bord. Cette attitude à son égard lui faisait beaucoup de peine et elle ne parvenait pas à leur faire comprendre que ce conflit ne la concernait pas, qu’elle ne voulait surtout pas prendre parti et désirait rester neutre. Cette situation la faisait même pleurer souvent.

Au cours des deux dernières semaines, elle avait donc rencontré les deux factions et avait constaté que, même si le stratagème se perpétuait, elle se sentait beaucoup plus forte pour rester neutre, que la situation la perturbait de moins en moins et qu’elle ne pleurait plus lorsqu’elle était confrontée au dilemme. Voilà d’où provenait la question existentielle : "Est ce qu’on devient sans cœur avec ces cours-là ?" Après quelques explications, la dame comprit le changement qui s’était opéré chez elle.

Le fait d’activer régulièrement nos chakras et de les harmoniser entraîne toujours un recentrage important. Être mieux centrer sur soi diminue de beaucoup les pertes d’énergie causées, par exemple, par la volonté de sauver le monde, de ne jamais faire de peine à personne, de ne jamais dire non. Une personne bien centrée peut prendre position lors de conflit ou tout simplement laisser les autres régler leurs problèmes tout seuls.

La dame, rassurée, avait compris la dynamique de sauveur qu’elle entretenait et qui l’avait tant faite souffrir. Elle avait pris conscience qu’elle pouvait maintenant, sans avoir peur d’être égoïste ou sans cœur, choisir elle-même les causes qu’elle voudrait bien défendre. À la fin de la série d’ateliers, cette dame me confia que son attitude ne cessait de s’améliorer et que le conflit en question ne la perturbait presque plus.

Lorsque le plan émotionnel est relativement stable et qu’il n’est pas surchargé par les 80 % d’émotions qui ne nous appartiennent pas, on peut vivre, sans influence extérieure, celles qui nous feront grandir, nous épanouiront, qu’elles soient belles ou difficiles. Le plan émotionnel fonctionne globalement. Il ne peut pas bien gérer les belles émotions et mal gérer les émotions négatives; c’est tout l’un ou tout l’autre.

L’émotion, c’est de l’énergie. Il n’y en a pas de bonnes ou de mauvaises car tout est énergie et essentiel à la vie. Il faut utiliser l’énergie pour maintenir la vie dans le corps physique, sinon le contraire se produit, le désordre et la maladie s’installent. Tout est dynamique; le statu quo n’existe pas.

L’émotion est essentielle à la vie. Nous en dépendons tous pour expérimenter certains aspects de notre évolution. Par contre, les gens qui se nourrissent plus par l’émotion que par l’énergie vitale deviennent vulnérables à plusieurs niveaux.

Il y a beaucoup de gens, dans notre société, qui dépendent beaucoup trop de l’énergie générée par le plan émotionnel. À les entendre, il faut constamment qu’ils vivent des émotions toujours plus fortes pour "survivre". À ce stade, en effet, on peut appeler ça de la survie.

Il y a des gens, par exemple, qui vont constamment provoquer de la controverse et de la discorde pour obtenir des réactions de la part des gens qu’ils côtoient au travail ou à la maison. Dans leurs loisirs, ils critiquent à peu près tout et se sentent vexés pour un rien. Pourquoi agissent-ils ainsi ? Tout simplement parce qu’ils dépendent de l’énergie créée par l’interaction qu’ils provoquent lors de conflits. On peut observer chez certains couples, et c’est assez fréquent, une dynamique qui le démontre bien. La charge d’énergie vitale est normalement égale à la charge d’énergie sexuelle. N’ayant pas suffisamment d’énergie pour ressentir le désir sexuel, ces personnes provoquent une bonne querelle. Cela augmente de beaucoup la charge d’adrénaline et, souvent pour plusieurs, c’est à ce moment-là, ou après quelques minutes, que le désir, parfois même intense, de faire l’amour apparaît. D’où la maxime qui dit : c’est tellement bon de faire l’amour après une bonne engueulade !

À l’opposé, il y a des personnes qui ne peuvent rester tranquilles et sont toujours à la blague. On les appelle souvent les bouffons. Elles sont toujours enjouées, sans aucun sérieux, constamment à la recherche de mauvais coups pour faire rire et attirer l’attention. Ces personnes sont pourtant en survie. Elles dépendent de l’énergie générée par l’interaction qu’elles provoquent. Elles ont toutes besoin d’être stimulées par le mouvement continuel des émotions.

Il y en a d’autres, beaucoup moins extravertis, qui optent pour un processus moins évident mais qui poursuit le même but. Ces gens ne peuvent tolérer le silence et la tranquillité. Par exemple, dès le saut du lit, ils ouvrent la télé ou la radio, et parfois même les deux en même temps, pour créer, disent-ils, de l’ambiance. En réalité, c’est faux. Ils ne sont tout simplement pas conscients de ce qu’ils recherchent. Ils dépendent des émotions que les nouvelles du matin ou la musique saccadée provoquent chez eux.

Dans ces trois cas types, la nécessité, même inconsciente, d’être nourri par les émotions demeure le point commun. Le calme et la paix intérieure sont inaccessibles pour ces personnes à cause de leur manque d’autonomie. Il y a des personnes tellement dépendantes du processus ci-haut décrit qu’ils ne pourraient rester 24 heures sans stimulation extérieure.

Par exemple, imaginons que l’on prenne une de ces personnes et qu’on la confine dans sa demeure sans aucune possibilité de contact avec l’extérieur. On enlève le téléphone, la radio, la télé et on plonge sa demeure dans le silence le plus complet. Je crois qu'elle ne pourrait tout simplement pas franchir les 24 heures sans craquer. Elle paniquerait, ressentirait un état dépressif et aurait probablement besoin d’aide psychologique après sa douloureuse expérience.

Le but ici n’est pas d’amoindrir l’importance des émotions et de leur richesse dans nos vies mais de bien comprendre la relativité de cette importance. Lorsqu’une quantité insuffisante d’énergie nous parvient du chakra UN, nous dépendons de l’énergie de nos émotions pour vivre et, par tous les moyens, même autodestructeurs, nous essayons d’obtenir cette énergie.

Ce déséquilibre peut mettre la vie d’une personne en danger. Lorsque nous perdons un être cher et que cette perte déchirante bloque le plan émotionnel, il en résulte un manque d’énergie d’autant plus important que nous ne sommes pas bien "groundés", nourris par le chakra de base, ce qui peut engendrer des instincts suicidaires. C’est un peu comme si on perdait la vie nous aussi. Au contraire, si nous sommes bien "groundés", donc plus autosuffisants, cette perte, même très douloureuse, gardera une importance relative et ne mettra pas notre vie en danger.

Une personne qui se nourrit de 30 % d’énergie vitale et de 70 % d’émotion est beaucoup moins autonome qu’une personne qui se nourrit à part égale à ces deux sources. L'autosuffisance énergétique ne signifie pas que l’on ne vivra plus d’émotions et qu'on deviendra froid et sans nuance. Bien au contraire, cela veut dire que nous pourrons vraiment profiter au maximum des joies de la vie, être plus fonctionnels et moins dépendants dans les relations que nous entretenons en amour et en amitié. À l’opposé, les drames inévitables de la vie, comme la perte d’un être cher par décès ou par séparation, feront moins de dommage car il est bien reconnu qu’après de tels événements, il est fréquent que la maladie s’installe dans les mois ou les années qui suivent. On ne devrait jamais dépendre des autres car, lorsqu'on ne dépend de personne, on peut profiter de contacts avec tout le monde.

Extrait de Gaétan Morin: "L'éveil des chakras"

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